Connues et utilisées depuis des siècles, les micro-algues font aujourd’hui l’objet d’un intérêt croissant de la part des consommateurs, des industriels et des chercheurs. En effet, leur potentiel est immense et encore sous-exploité, notamment en tant que source d’énergie.
Qu’est-ce que les micro-algues ?
Bien que de taille microscopique, les micro-algues constituent deux tiers de la biomasse terrestre. On les retrouve sur toute la surface du globe, y compris dans les milieux les plus extrêmes, comme les écosystèmes désertiques et arctiques. Il en existe des milliers d’espèces, aux métabolismes variés, qui présentent un intérêt dans de nombreux domaines.
- Les micro-algues dans l’alimentation : fabrication des compléments alimentaires ;
- Les micro-algues dans la santé : élaboration des médicaments ;
- Les micro-algues dans l’écologie : traitement des eaux usées, dépollution de l’air ;
- Les micro-algues pour le carburant : une nouvelle source d’énergie renouvelable, capable de remplacer les énergies fossiles (pétrole, gaz naturel, charbon).
Comment peut-on chauffer les immeubles avec les micro-algues ?
Produire du chauffage avec des algues ? L’idée peut paraître extravagante, et pourtant plusieurs projets de biofaçades contenant des micro-algues ont déjà vu le jour, notamment à Nantes, en France.
Il s’agit d’habiller un immeuble de photobioréacteurs, de serres verticales, contenant de l’eau et disposant d’une exposition solaire optimale pour un développement rapide des micro-algues. Celles-ci produisent de l’énergie qui est captée pour subvenir aux besoins énergétiques de l’immeuble. En outre, les photobioréacteurs jouent le rôle d’isolant et réduisent la consommation d’énergie en hiver (pour le chauffage), comme en été (pour le rafraîchissement).
Autre bénéfice : les algues, qu’il faut récolter régulièrement, peuvent être utilisés pour produire des cosmétiques ou des compléments alimentaires. L’utilisation de biofaçades permet également de nettoyer l’air de la ville en recyclant le CO2, dont les micro-algues se nourrissent, en rejetant ensuite de l’oxygène.
Les micro-algues en France
Les micro-algues sont une filière en pleine construction, et de nombreux acteurs sont déjà présents sur le territoire français, même s’il reste encore de la place pour de nouveaux arrivants.
On produit en France des huiles riches en acides gras (oméga 3) et des protéines issues des micro-algues pour l’alimentation humaine et animale, mais aussi des produits cosmétiques ou des pigments fluorescents, destinés au diagnostic médical et à la biologie moléculaire.
Des progrès notables ont aussi été accomplis dans le domaine de la production de biocarburant à base d’algues. En 2012 une société française a même réussi l’exploit de faire rouler une voiture standard avec de l’algo-carburant (contenant 7% d’huile d’algue).
Dans les grandes agglomérations urbaines, les problèmes énergétiques et écologiques sont des questions toujours plus préoccupantes ; plusieurs projets de bâtiments aux biofaçades pourraient bientôt voir le jour. En attendant, en 2017, la ville de Paris a décidé de tester une colonne Morris dépolluante, remplie de micro-algues. Cette colonne à elle seule peut purifier autant d’air qu’une centaine d’arbres !
Source d’oxygène, de chauffage, d’énergie renouvelable, d’acides gras, de protéines, d’antioxydants… les micro-algues n’ont pas encore dévoilé toutes leurs richesses. Une chose est sûre : elles sont capables de révolutionner notre mode de vie et de changer radicalement le visage de nos villes.