Notre mode de vie actuel nous a transformés en grands consommateurs d’appareils électriques : chargeurs de smartphone, appareils ménagers, chauffage, appareils audiovisuels… Cependant, conscients que les ressources de la planète ne sont pas pérennes, nous nous tournons vers des installations produisant de l’électricité grâce aux éléments naturels.
L’hydrolienne est l’une de ces solutions. Focus sur cette technologie de plus en plus visible dans le paysage français.
Qu’est-ce qu’une hydrolienne ?
Cette technologie se compose d’une hélice montée sur un arbre dont la rotation conduit un générateur d’électricité. L’hélice est entraînée par l’énergie créée par les courants marins ou fluviaux, appelée énergie marémotrice. Cette énergie marémotrice, en mouvement, devient donc une énergie cinétique, et contribue à faire tourner l’hélice, puis l’arbre et donc à faire fonctionner le générateur d’électricité de l’hydrolienne.
Une fois le générateur lancé, l’hydrolienne produit un courant continu, transformé ensuite en courant alternatif. Les hydroliennes sont souvent immergées à 30 ou 40 mètre de profondeur pour capter des zones de fort courant. Elles mesurent entre 10 et 20 mètres de diamètres.
Avantages et inconvénients
Une hydrolienne est donc une sorte d’éolienne : les pales de l’hélice sont entraînées par l’eau alors que pour l’éolienne, elles le sont par le vent. Les intérêts d’une hydrolienne sont nombreux. Le rapport énergétique est plus avantageux car à vitesse égale, la puissance d’un flux d’eau est supérieure à un flux d’air. De plus, les courants marins se déplacent de manière constante toute la journée, ce qui permet une production continue de l’électricité.
Autres avantages : aucune pollution sonore ou visuelle, et l’énergie marémotrice est inépuisable. Le taux de conversion de l’énergie cinétique en électricité est de l’ordre de 80 %. Enfin, cette filière est créatrice d’emplois à long terme. Malgré ces nombreux avantages, quelques inconvénients persistent. Les hélices peuvent s’encrasser à cause des algues. Elles peuvent aussi perturber la faune et la flore marine. Enfin, les coûts initiaux d’installation des hydroliennes et l’installation des câbles sous-marins qu’elles induisent s’avèrent très importantes et peuvent dissuader les entreprises comme les pouvoirs publics de miser sur cette énergie dont on ne sentira la rentabilité que dans plusieurs années.
Le potentiel de l’énergie hydrolienne en France
Les projets d’hydroliennes en France sont importants car c’est le deuxième pays européen juste après le Royaume-Uni où cette énergie est réellement exploitable. Les sites sont répartis entre la Bretagne (passage du Fromveur) et le Cotentin (le Raz Blanchard). Deux hydroliennes ont été immergées par EDF et Naval Energies. Malgré quelques vicissitudes, le potentiel hydrolien français devrait atteindre entre 5 et 6 GW, dont la moitié serait disponible vers 2030 si les politiques continuent d’affirmer leur soutien.
Une autre piste pourrait se développer avec les hydroliennes fluviales. La Compagnie Nationale du Rhône souhaite installer dans le plus long fleuve français, une ferme de 39 hydroliennes. Cette énergie renouvelable est encore en devenir avec des problèmes de technologies à régler. De plus, les constructeurs n’arrivent pas à aller au-delà de 80 kW. Mais les PME s’intéressent aux hydroliennes fluviales, une solution environnementale qui se vend bien dans le monde. Elles sont prévues d’être installées au Congo, au Canada et on en compte déjà dans le Danube.
Les énergies renouvelables sont l’avenir de nos technologies. Produire de l’électricité avec les hydroliennes, qu’elles soient maritimes ou fluviales, est encore une solution très chère sans forcément voir immédiatement la rentabilité. Pourtant, il faut continuer de croire aux avantages des hydroliennes et au potentiel de cette technologie qui a fait ses preuves.